Le secteur de l’animation regroupe des milliers de professionnels engagés dans des missions essentielles : encadrer, accompagner, transmettre, sécuriser, former… Pourtant, une large majorité exerce sans diplôme reconnu, malgré des années d’expérience sur le terrain. C’est dans ce contexte que la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) peut jouer un rôle déterminant.
Un métier souvent appris « sur le tas »
De nombreux animateurs débutent leur parcours avec un BAFA, dans une démarche temporaire ou saisonnière. Mais pour beaucoup, l’animation devient une vocation. Avec les années, les missions s’enrichissent : conception d’activités, gestion de groupe, coordination d’équipes, élaboration de projets pédagogiques, partenariat avec les collectivités… autant de responsabilités souvent assumées sans reconnaissance officielle.
Ce décalage entre les compétences réelles et le statut formel freine l’évolution professionnelle : salaires stagnants, accès limité aux concours internes, postes de coordination inaccessibles. La VAE permet de réduire cet écart en transformant l’expérience acquise en diplôme reconnu.
Une diversité de profils concernés
Les professionnels de l’animation recouvrent une grande variété de fonctions, souvent bien plus étendues que ne le laisse penser leur intitulé de poste. Voici quatre profils types rencontrés fréquemment :
L’animateur·rice de terrain
Présent au quotidien auprès des enfants, il conçoit des activités éducatives, assure la sécurité affective et physique, et joue un rôle central dans le lien avec les familles. Il peut envisager une VAE vers des diplômes tels que le CPJEPS Animateur d’activités et de vie quotidienne ou le BPJEPS Loisirs tous publics.
Le ou la coordinateur·rice
Il gère les plannings, encadre les équipes, suit les stocks, construit les projets en lien avec les partenaires locaux. Il ou elle peut viser une VAE vers le titre RNCP Responsable d’ACM, une licence professionnelle coordination animation, ou encore le DEJEPS Animation socio-éducative.
Le cadre éducatif
Souvent ancien dans la structure, il connaît parfaitement les publics, les partenaires et les dispositifs. Il porte des projets à l’échelle d’un territoire, forme ses collègues, représente la structure… sans pour autant être reconnu officiellement comme cadre. La VAE peut alors conduire à un DEJEPS Développement de projets, un titre de coordinateur de projets en développement social ou un master en intervention sociale.
L’animateur·rice social·e
Il ou elle intervient dans des quartiers prioritaires, auprès de publics vulnérables ou dans des structures médico-sociales. Il s’agit d’un rôle à la frontière entre animation et travail social. Une VAE peut permettre d’accéder au DEJEPS Animation sociale, au titre de médiateur social, voire au DEAES en cas de réorientation vers le médico-social.
Ce que permet la VAE
Dans tous ces cas de figure, la VAE permet de formaliser des compétences souvent informelles, mais bien réelles. Elle offre un cadre structuré pour analyser, décrire et valoriser les actions menées sur le terrain, en les mettant en lien avec les référentiels de diplôme.
La majorité des candidats à la VAE dans ce secteur maîtrisent déjà 80 à 100 % des compétences attendues : c’est la formalisation qui fait défaut. L’enjeu est donc de traduire une pratique en un discours structuré, qui répond aux attendus d’un jury.
Trois clés pour réussir sa VAE dans l’animation
- Mettre en avant l’intention éducative
Décrire une activité ne suffit pas : il est nécessaire d’en expliciter les objectifs pédagogiques, les choix d’organisation et les impacts sur le public. Le jury attend une cohérence éducative, pas une simple succession d’animations. - Ne pas négliger les temps informels
Les moments de transition (repas, trajets, temps calmes) sont essentiels dans la relation éducative. Ils témoignent d’une posture professionnelle, d’une capacité d’observation et d’une attention à la sécurité et au bien-être. - Assumer pleinement son rôle éducatif
L’animation ne se limite pas à « occuper » un groupe. Elle contribue à la mise en œuvre de politiques éducatives locales, au développement des compétences psychosociales des enfants et à la cohésion sociale. Valoriser cet engagement est fondamental dans une démarche de VAE.
Un enjeu de reconnaissance et d’évolution
Trop de professionnels de l’animation restent aujourd’hui cantonnés à des statuts précaires, faute de diplôme adapté. La VAE représente un outil stratégique pour franchir un cap, accéder à de nouveaux postes, voire changer d’orientation professionnelle.
JACEF accompagne les candidats à la VAE dans toutes les étapes de leur parcours : identification du diplôme cible, évaluation de la recevabilité, structuration du dossier, préparation à l’oral. Une première rencontre gratuite permet de faire le point sur la situation de chacun, sans engagement. La VAE ne donne pas un diplôme : elle reconnaît ce que vous savez déjà faire. Si vous avez construit votre expertise dans l’ombre, il est peut-être temps de la rendre visible.