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L’impact de l’usure professionnelle dans une démarche VAE

Lorsqu’un professionnel ressent une fatigue persistante, une perte de motivation ou un désengagement progressif, il peut penser que toute perspective d’évolution est bloquée. Est-il alors possible d’engager une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) en situation d’usure professionnelle ? Et si cette situation, loin d’être un frein, devenait un levier stratégique pour repenser son avenir ?

Ce mois-ci, sur notre chaîne, nous consacrons l’ensemble de nos contenus au secteur social. Après un mois d’avril très riche en retours sur les métiers du sanitaire et du social, nous avons choisi d’approfondir le sujet sous un angle spécifique : se (re)connecter. Se reconnecter à son parcours, à ses compétences réelles, à ses envies, mais aussi parfois à ce qui a été mis à l’écart ou fragilisé par les réalités professionnelles.

Pour ouvrir ce cycle, nous abordons une thématique centrale : l’usure professionnelle. Nombreux sont les professionnels qui envisagent une VAE précisément à un moment de désengagement ou de perte de repères. Cet article vise à répondre à plusieurs questions essentielles :

  • Peut-on réellement entamer une VAE en situation d’usure professionnelle ?
  • Comment en parler dans un dossier sans se fragiliser ?
  • Et surtout, comment transformer cette usure en levier de repositionnement professionnel ?

Définir l’usure professionnelle

L’usure professionnelle ne se résume ni à un état d’énervement passager, ni à une simple fatigue quotidienne. Il s’agit d’un processus profond, progressif, souvent insidieux, qui atteint l’identité professionnelle. Elle se traduit par une érosion progressive :

  • de la motivation initiale,
  • du sentiment de compétence,
  • du sentiment d’utilité sociale.

En d’autres termes, ce n’est pas simplement « être fatigué » : c’est ne plus se reconnaître dans son travail.

Manifestations de l’usure

Physiques :

  • Fatigue chronique non compensée par le repos
  • Troubles du sommeil persistants
  • Tensions corporelles, migraines, somatisations diverses

Émotionnelles :

  • Baisse de l’empathie
  • Cynisme protecteur
  • Irritabilité, repli relationnel

Cognitives :

  • Difficultés de concentration
  • Baisse de l’initiative
  • Sentiment d’agir en mode automatique

Identitaires :

  • Perte du sentiment d’appartenance au métier
  • Impression d’échec personnel
  • Désengagement symbolique du travail

Une intensité particulière dans les métiers du social

Les métiers du social reposent sur :

  • une forte implication émotionnelle,
  • des valeurs humanistes,
  • un engagement relationnel constant.

Or, les conditions de travail (manque de moyens, réformes récurrentes, incohérences institutionnelles) sont souvent en décalage avec ces valeurs. Ce fossé peut générer un sentiment d’impuissance et fissurer profondément l’identité professionnelle.

Peut-on entamer une VAE en situation d’usure professionnelle ?

La réponse n’est ni catégorique ni universelle. Il est tout à fait possible d’engager une VAE malgré une usure professionnelle, à condition de réunir certains prérequis :

  • une conscience claire de sa situation,
  • une capacité à l’analyser et à la mettre en perspective.

La VAE n’est pas une réparation, c’est un effort !

La VAE est une démarche exigeante, qui nécessite :

  • une rigueur méthodologique,
  • une lucidité sur son parcours,
  • une constance dans l’engagement.

La démarche ne peut pas uniquement servir de « béquille » psychologique. Elle demande une disponibilité mentale réelle.

Trois profils-types

1. Le profil « épuisé brutal »
Burn-out en cours, instabilité émotionnelle, incapacité à porter l’effort d’analyse : il est préférable de différer la démarche jusqu’à un mieux-être.

2. Le profil « usé mais conscient »
L’usure est identifiée, stabilisée, analysée. Il existe une envie de se repositionner professionnellement. Ce profil est idéal pour une VAE, à condition d’un bon accompagnement.

3. Le profil « désengagé silencieux »
L’énergie est basse, les repères ébranlés, le sens de la démarche est flou. La VAE peut être envisagée, mais uniquement en redonnant une vision claire de l’avenir.

Trois questions-clés avant de se lancer :

  1. Ai-je l’énergie minimale pour m’engager dans un processus long ?
  2. Suis-je en capacité d’analyser mon parcours sans subir une surcharge émotionnelle ?
  3. Est-ce que j’ai un objectif clair (évolution, reconnaissance, reconversion) ?

Si la réponse est oui, alors la VAE peut devenir un levier stratégique de repositionnement.

Intégrer l’usure professionnelle dans son dossier de VAE

Deux écueils sont fréquents :

  • Tomber dans le récit de plainte, en chargeant émotionnellement le dossier,
  • Évacuer toute trace de difficultés, au risque de produire un discours trop lisse et peu crédible.

Ce qu’attendent les jurys

Les jurys de VAE, notamment dans les champs social et médico-social, sont avertis. Ils n’attendent ni perfection, ni victimisation. Ce qu’ils évaluent :

  • votre capacité d’analyse,
  • votre professionnalisme face à la difficulté,
  • la cohérence de votre évolution.

Intégrer l’usure avec justesse

1. Contextualiser sans accuser

Ex. : « Le contexte institutionnel a évolué vers un renforcement des contraintes organisationnelles, affectant la capacité d’innovation de terrain. »

2. Mettre en avant la capacité d’action malgré les difficultés

Ex. : « Dans un contexte de contraintes accrues, j’ai piloté une réorganisation visant à préserver la qualité d’accompagnement. »

3. Utiliser l’usure comme levier d’évolution de posture

Ex. : « Ce contexte m’a conduit à repenser ma posture managériale, en renforçant l’autonomie des équipes. »

4. Garder un ton neutre, analytique et professionnel

Formulations recommandées : « J’ai observé que… », « Il en a résulté que… », « Cela a nécessité que je… »

Ce qui est à éviter :

  • L’absence d’analyse sur la perte de motivation,
  • Le discours de victimisation non accompagné d’actions,
  • L’aveu de perte d’efficacité sans recul critique.

Faire de l’usure un levier de repositionnement professionnel

La VAE peut permettre de transformer une usure subie en tremplin réfléchi vers un avenir plus aligné.

Trois pistes de projection :

1. Identifier ce qui n’est plus négociable

Conditions de travail, types de structures à éviter, missions à privilégier…

2. Valoriser les compétences développées en contexte difficile

Gestion de crise, adaptation, régulation émotionnelle, innovation contrainte…

3. Se repositionner stratégiquement dans l’écosystème

Accès à des fonctions de coordination, participation à des projets RSO, intégration de la QVT ou de l’éthique dans sa trajectoire.

La clé : transformer l’analyse de l’usure en boussole professionnelle.

L’usure professionnelle n’est pas en soi un obstacle à la VAE. Elle peut, au contraire, devenir une matière à penser et un levier d’action. Ce qui importe, ce n’est pas tant l’épreuve traversée, mais la posture adoptée face à elle : capacité d’analyse, volonté de repositionnement, projection stratégique.

Dans ces conditions, la VAE devient un outil puissant pour redéfinir sa place professionnelle, renforcer sa posture et préparer l’avenir avec méthode, engagement… et fierté.

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AVERTISSEMENT IMPORTANT

Ces ressources gratuites en lignes sont à visée généralistes et ne constituent qu’un avis issu de notre expérience de l’accompagnement VAE depuis 2015.
Chaque projet VAE est unique.

Nous vous invitons à :

  • Toujours vous renseigner auprès de vos certificateurs ;
  • Prendre votre rendez-vous d’exploration VAE offert et sans engagement pour obtenir des informations personnalisées sur les taux d’obtention des certifications préparées, les possibilités de valider un/ou des blocs de compétences, ainsi que sur les équivalences, passerelles, suites de parcours et les débouchés ;
  • Faire preuve d’agilité et de patience !
Cet article a été rédigé par
Lucie Dulac

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