Si vous envisagez de réaliser une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) depuis un certain temps sans avoir franchi le pas, il est fortement recommandé d’engager votre démarche avant le 31 décembre 2025. Plusieurs évolutions déjà confirmées – hausses tarifaires, augmentations du ticket modérateur et éventuelles restrictions sur l’usage du CPF – risquent en effet de bloquer de nombreuses personnes dans leur projet.
Un certain nombre de changements structurels se précisent et auront un impact direct sur les candidats à la VAE. Cet article expose les raisons pour lesquelles il est important d’anticiper, et présente également une pétition récemment lancée pour défendre le dispositif.
Pourquoi agir maintenant ?
1. L’augmentation du ticket modérateur
Le ticket modérateur correspond à la participation financière obligatoire due par les candidats lorsqu’ils utilisent leur CPF pour financer leur VAE, dès lors qu’ils ne sont ni demandeurs d’emploi ni soutenus financièrement par leur employeur.
Initialement gratuit avant la réforme, le CPF impliquait une participation fixe de 200 € lors de l’apparition du ticket modérateur. Aujourd’hui, celui-ci s’élève à 102,23 €, un montant révisé à la hausse en raison de l’inflation. Cette hausse est amenée à se poursuivre.
Certes, l’augmentation peut sembler modeste, mais elle pèse sur les candidats aux ressources limitées.
Un candidat qui aurait lancé sa VAE il y a trois ans n’aurait rien payé ; aujourd’hui il doit s’acquitter d’une centaine d’euros, et le montant augmentera probablement en 2026.
2. La hausse attendue des frais des certificateurs
La plupart des certificateurs devraient également revoir leurs tarifs à la hausse, toujours à cause de l’inflation généralisée. Certains accompagnateurs pourraient aussi être amenés à répercuter cette hausse dans les mois à venir.
À titre d’exemple, les DAVA (Dispositifs Académiques de Validation des Acquis), responsables des diplômes du CAP au BTS, envisagent une augmentation notable : de 250 € actuellement à 300 voire 350 €.
3. Le risque lié aux plafonds du CPF
Le CPF dispose de deux plafonds :
- 5 000 € pour les personnes titulaires du baccalauréat ou plus,
- 8 000 € pour les personnes sans baccalauréat ou disposant d’une RQTH.
Lorsque le plafond est atteint, aucun nouveau droit ne s’ajoute : un salarié ayant déjà 5 000 € sur son compte n’acquerra pas les 500 € annuels de droit à formation tant qu’il n’aura rien dépensé.
Ce manque à gagner est dommageable dans un contexte où la formation continue est devenue essentielle.
4. Le projet de loi de finances et le risque de plafonnement de la VAE
Le projet de loi de finances propose de plafonner le montant du CPF mobilisable pour une VAE, ce qui pourrait limiter drastiquement le nombre d’heures d’accompagnement accessibles.
Un tel plafonnement poserait plusieurs problèmes majeurs :
- les candidats nécessitant davantage d’heures d’accompagnement seraient pénalisés ;
- les organismes ne pourraient plus absorber les coûts, entraînant un report sur les candidats ;
- la VAE deviendrait progressivement un dispositif réservé à ceux qui ont les moyens de financer le reste à charge.
Ce serait un véritable contre-sens, puisque la VAE a été conçue comme un levier d’égalité des chances, particulièrement destiné aux personnes éloignées des diplômes pour des raisons sociales, familiales, professionnelles ou personnelles.
Un risque d’exclusion d’une partie de la population
Sans vigilance collective, des milliers de personnes pourraient être exclues d’un dispositif qui leur est pourtant destiné : femmes ayant interrompu leurs études, travailleurs ayant commencé trop tôt, personnes ayant connu des difficultés scolaires, parents ayant privilégié l’éducation de leurs enfants…
Ces profils pourraient ne plus avoir accès à la VAE si le financement devient insuffisant ou trop complexe.
L’été dernier, trois textes concernant la VAE ont été publiés la même semaine, générant une forte pression administrative sur les organismes, notamment les plus petits. La multiplication des contraintes législatives rend l’accompagnement de plus en plus difficile et risque d’affaiblir toute la filière.
Une pétition pour défendre la VAE
Une pétition a récemment été publiée afin d’alerter sur les risques que ces mesures représentent pour l’avenir de la VAE. Elle est disponible via nos réseaux sociaux et dans la description de nos contenus.
📢 Lien vers la pétition à soutenir
👉 À signer ici :
Il est demandé à chacun — candidats en cours, anciens candidats, professionnels du secteur, et toute personne sensible à l’égalité des chances — de la signer et de la partager afin de défendre un dispositif qui a démontré à maintes reprises son impact positif.
La VAE est l’un des outils les plus efficaces de développement des compétences : elle transforme des parcours, ouvre des portes, et change des vies. Il est essentiel de préserver son accessibilité.
Conclusion : agir sans attendre
Pour éviter les hausses à venir, les contraintes possibles et les risques de plafonnement, il est fortement conseillé d’engager votre démarche de VAE dès maintenant, idéalement avant la fin 2025.
Anticiper permet :
- d’éviter les augmentations annoncées ;
- de s’assurer d’une mobilisation optimale du CPF ;
- de ne pas être impacté par des restrictions futures ;
- et de garantir la continuité d’un dispositif utile et nécessaire.
Votre engagement peut également contribuer à protéger l’avenir de la VAE pour les prochaines générations en soutenant la pétition.