En Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), la période estivale peut s’avérer bien plus riche que ce que l’on imagine. L’été est souvent perçu comme un temps creux, où rien ne se passe vraiment. Pourtant, il s’y joue de nombreux ajustements : des responsabilités évoluent, des rôles se redéfinissent, et ces évolutions font émerger des compétences qui peuvent alimenter votre projet VAE.
Voici un éclairage sur ces dynamiques estivales qui méritent toute votre attention, car elles constituent de véritables preuves de compétences à valoriser dans votre dossier de validation.
1. Préparer son absence : formaliser et structurer
Lorsqu’il s’agit de partir en congés, deux approches coexistent. Certains laissent leur poste sans préparation particulière, dans une forme d’improvisation. D’autres, au contraire, prennent soin d’anticiper : ils consignent les priorités, ce qu’il convient d’éviter, ce qui peut attendre, et les consignes essentielles pour la continuité de l’activité.
Ces éléments de transmission, que l’on produit souvent de façon quasi automatique, sont en réalité de précieux indicateurs de compétence. Ils constituent des documents concrets démontrant votre capacité à organiser, anticiper et transmettre votre savoir-faire, en permettant à un tiers de prendre le relais.
Dans un parcours VAE, cette aptitude à formaliser votre activité est un véritable atout, car elle illustre votre capacité à poser les bases de votre action de manière claire et exploitable. Il est donc conseillé de conserver ces supports de passation : ils sont des preuves solides à intégrer à votre dossier.
2. Élargir son périmètre : explorer de nouvelles compétences
En période estivale, lorsque d’autres collaborateurs sont absents, il n’est pas rare de se voir confier des missions inhabituelles ou des responsabilités temporaires. Vous pouvez être amené à prendre en charge certaines tâches laissées vacantes, simplement parce qu’il faut maintenir le fonctionnement de l’organisation.
Cette prise de responsabilités élargies peut se traduire de deux manières : soit vous rencontrez des difficultés ; soit vous découvrez que vous êtes également capable d’assurer ces missions. Cette seconde situation est particulièrement intéressante, car elle révèle des compétences complémentaires à celles mobilisées le reste de l’année.
Certes, exercer ces missions ponctuelles ne suffit pas, à lui seul, à valider une VAE : il est nécessaire de justifier une expérience globale d’au moins 1 607 heures. Cependant, si vous intervenez régulièrement chaque été sur ces postes, ou que ces responsabilités deviennent récurrentes, elles peuvent enrichir votre champ de compétences et consolider votre dossier.
Ces expériences sont également utiles pour viser des blocs de compétences précis : si vous frôlez le niveau requis d’un référentiel, ce type d’activités peut vous permettre de le compléter pleinement. Il est donc important de ne pas sous-estimer ces périodes de « dépannage » et de prendre le temps d’analyser : qu’ai-je appris ? quelles compétences ai-je développées, que je n’exerce pas habituellement ?
3. Assurer la continuité : incarner la fiabilité
Pendant que certains prennent leurs congés, d’autres restent en poste et garantissent la continuité. Peut-être faites-vous partie de ces personnes : vous maintenez l’activité, rassurez l’équipe, stabilisez la situation, sans avoir pour autant un rôle officiel de manager.
Dans les faits, c’est vers vous que l’on se tourne ; vous représentez un repère, porteur de la mémoire collective des décisions et de l’organisation. Cette posture est rarement formalisée, pourtant elle démontre une qualité essentielle : celle d’incarner la continuité, de manière discrète mais efficace.
En VAE, cette posture compte énormément. Elle ne relève pas de la théorie, mais d’une expérience vécue, observable, que vous pouvez décrire, documenter, et faire attester par des collègues ou responsables. Ces qualités sont attendues non seulement dans les référentiels managériaux, mais également dans les fonctions d’accompagnement, de coordination, de supervision ou de travail transversal.
Si, à la rentrée, on vous remercie d’avoir assuré la stabilité de l’équipe pendant l’été, pensez à le consigner : cela constitue un argument solide à intégrer à votre démarche de validation.
4. Identifier les dysfonctionnements et proposer des améliorations
Enfin, à votre retour de congés, il est fréquent de constater certains dysfonctionnements : oublis, erreurs, ajustements imparfaits. Dans ce contexte, vous pouvez être la personne qui analyse la situation, comprend les causes des problèmes, puis propose des solutions correctives afin de sécuriser l’organisation pour l’avenir.
Cette capacité à améliorer et fiabiliser des procédures témoigne d’une compétence d’analyse et d’ajustement qui va bien au-delà de la simple exécution. C’est précisément ce type de recul qui fait la différence entre un dossier VAE démontrant uniquement des savoir-faire, et un dossier qui prouve la maîtrise de la compréhension et de l’amélioration continue.
Si, au retour de l’été, vous avez contribué à améliorer ou fiabiliser une pratique, n’hésitez pas à l’intégrer à votre dossier, voire à la raconter lors de l’entretien avec le jury : c’est une preuve d’adaptabilité et d’évolution particulièrement valorisée.
En conclusion
L’été n’est pas uniquement une période de pause : il met en lumière des compétences essentielles, souvent invisibles le reste de l’année :
- la capacité à transmettre,
- l’adaptabilité,
- la fiabilité,
- l’amélioration des pratiques.
Ces éléments ne sont pas toujours consignés spontanément, mais ils existent bel et bien. Mon conseil : ne les laissez pas disparaître. Notez-les, décrivez-les, et transformez-les en leviers pour votre projet VAE.
Si vous souhaitez en discuter, n’hésitez pas à prendre rendez-vous gratuitement. Nous pourrons analyser ensemble la valeur de ces expériences pour votre parcours de validation.
