Parler de son handicap dans une démarche VAE ?  

Demain, samedi 11 juin, marque la Nuit du Handicap 2022, une occasion précieuse pour adresser notre soutien et notre attention aux personnes porteuses d’un handicap. Notre mission d’entreprise est d’encourager chacun d’entre vous à se lancer dans l’aventure de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), en mettant en avant les avantages de ce parcours. Malheureusement, il est indéniable que l’accès à la VAE, déjà difficile pour beaucoup, demeure particulièrement ardu pour les personnes en situation de handicap. 

Dans l’épisode du Conseil VAE de la Semaine, nous désirons aller plus loin dans cette réflexion et aborder la question de savoir comment et pourquoi évoquer son handicap au cours de la démarche, notamment avec le certificateur. 

Avertissement : Avant de commencer, nous tenons à souligner que nos propos sont issus de notre expérience de l’accompagnement VAE en général et des personnes en situation de handicap en particulier. Cependant, il est essentiel de noter deux choses importantes : Premièrement, nous ne vivons pas un handicap. Deuxièmement, nous ne sommes pas non plus des professionnels du handicap. Comme toujours, tout ce que nous partageons ici est imprégné de bienveillance et vous rappelons que chaque situation est unique et requiert une analyse spécifique pour laquelle nous sommes disponibles avec nos organismes partenaires spécialisés dans le handicap. 

Maintenant, abordons la question fondamentale : faut-il parler de son handicap dans sa démarche VAE ?

Notre réponse spontanée est un catégorique « oui, bien sûr ! » Peu importe votre handicap, visible ou non.

Plusieurs raisons sous-tendent cette réponse :

  • La transparence : Au-delà de la valeur morale de la vérité et de l’éthique, il est crucial de noter que la loi impose au candidat VAE de fournir des informations exactes. Cet engagement est présent dès la phase de recevabilité au travers le CERFA et dans tous les Livrets 2. 
  • Le bon sens : Si vous disposez d’une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), vous bénéficiez peut être d’aménagements et de compensations, qu’elles soient organisationnelles, matérielles ou humaines. 

Dans le contexte de la VAE, le jury a besoin d’évaluer votre environnement professionnel, votre pratique et la manière dont vous procédez pour vérifier l’adéquation avec le référentiel de compétences. Raconter votre histoire devient ainsi essentiel pour cette mise en perspective. 

  • Une double utilité :
  • Pour la « cause » : Heureusement, la société tend vers une plus grande ouverture à la diversité en général et au handicap en particulier. En partageant votre expérience de handicap, vous contribuez à ce changement positif. Selon nous, plus on évoque le handicap, plus cela facilite le changement de regard et de perception, tant pour les personnes en situation de handicap que pour les autres. Dites haut et fort vos compétences ! 
  • Pour vous : La diversité demande généralement plus d’efforts. Nous sommes convaincus que votre expérience de vie avec un handicap vous a poussé à travailler plus dur, plus vite, plus longtemps et plus intensément que la moyenne. Ces compétences développées, comme la créativité, la rigueur, l’écoute, la prise de décision ou l’endurance, sont également recherchées dans la plupart des diplômes. Notre conseil est de montrer au jury comment votre handicap a renforcé vos compétences transversales et de démontrer comment vous avez fait de cette différence une force au quotidien.

En tant que bénéficiaire d’une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), vous avez également droit à des aménagements pour le jury de votre VAE, tels que le tiers-temps ou la présence d’un interprète.

Cela étant dit, peut-être que parler de votre handicap vous met mal à l’aise. 

Nous ne pouvons pas pleinement comprendre ou comparer les situations, mais nous pouvons imaginer que pour certaines personnes en situation de handicap, c’est un fardeau difficile à porter. 

On peut se sentir différent, moins compétent, etc. 

Pourtant, nous croyons fondamentalement que la VAE peut vous aider à surmonter cela. Vous en ressortirez plus fort. La mise à l’écrit de vos compétences, dont nous avons déjà vanté la puissance dans d’autres épisodes, peut contribuer à accepter la possibilité de parler de votre handicap. 

À quel moment faut-il en parler ? 

Dès le début !

Lors de vos échanges avec vos accompagnateurs, au cabinet par exemple, mentionnez si vous avez une RQTH pour que le parcours puisse être aménagé en conséquence. 

Lors de vos échanges avec les certificateurs, indiquez-le dès l’envoi du CERFA et dans votre lettre de motivation. Expliquez vos besoins et les aménagements nécessaires pour le jury.

Comment parler de son handicap ? 

Voici trois règles selon nous : 

  • Simplicité : Exprimez-vous de la manière la plus naturelle possible, avec des phrases courtes et bien construites (sujet + verbe + complément), en utilisant un langage simple.
  • Positif : Tout en reconnaissant les contraintes, veillez à être et à cultiver le positif.  Valorisez ce que votre expérience de handicap apporte plutôt que de vous concentrer sur les limites. Faites part des stratégies que vous avez développées pour relever les défis. 
  • Illustration : Utilisez des exemples concrets pour expliquer votre situation aux personnes qui ne sont pas familières avec vos besoins et vos contraintes.

L’approche de Handicapossible.com peut s’avérer très pertinente car ça s’adresse à une logique d’entretien d’embauche, c’est la même chose en VAE. 

Nous espérons vous avoir apporté des éclaircissements. Si vous en ressentez le besoin, contactez-nous pour vos projets VAE ! 🙂

AVERTISSEMENT IMPORTANT

Ces ressources gratuites en lignes sont à visée généralistes et ne constituent qu’un avis issu de notre expérience de l’accompagnement VAE depuis 2015.
Chaque projet VAE est unique.

Nous vous invitons à :

  • Toujours vous renseigner auprès de vos certificateurs ;
  • Prendre votre rendez-vous d’exploration VAE offert et sans engagement pour obtenir des informations personnalisées sur les taux d’obtention des certifications préparées, les possibilités de valider un/ou des blocs de compétences, ainsi que sur les équivalences, passerelles, suites de parcours et les débouchés ;
  • Faire preuve d’agilité et de patience !
Cet article a été rédigé par
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Julien Acard

Diplômé d’un Master 2 Ingénierie de la Formation et des compétences de l’Université de Strasbourg, Julien est votre référent pour toutes vos questions pédagogiques et handicap.

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